GENEVIEVE LEBEL développe depuis plus de 25 ans l’expression de son langage poétique en explorant une variété de matériaux, autant en 2D qu’en 3D.
En parallèle à sa création, elle collabore régulièrement au visuel du monde du cirque, du théâtre, du cinéma et des musées montréalais.
Pour elle cependant, rien n’est plus important que la compréhension de ses différents états d’humain par l’automatisme des gestes, dans un art qu’elle considère libre d’influences extérieures. C’est sa recherche, sa quête.
La pandémie de 2020 lui permet enfin de plonger profond ment dans cette expérimentation. Étonnant paradoxe: c’est à travers un grand tumulte mondial qu’un microcosme parvient à se créer dans son atelier, un ilot immobile de calme et d’introspection, propice à l’écoute de l’inconscient. Le point d’entrée est atteint, la poésie peut s’exprimer.
Le papier devient le principal support de son travail.
Dès juillet 2021, son travail est répertorié dans la publication Sculpture 2021 par le commissaire Robert Birch, président de la Birch Contemporary art gallery à Toronto.
Elle nait en nature, au milieu des forêts, entre les lacs profonds, les rivières et le grand fleuve. Elle grandit au gré du vent et invente ses jeux. Ses mains sont fébriles, curieuses, créatrices. Elle semble chercher quelque chose: elle arrache, elle attache, elle façonne sans relâche dans un éternel dialogue avec la matière.
Et celle-ci semble lui répondre.
C’est la pulpe du papier que ses mains ont choisi comme matière principale: cette fibre forte comme l’arbre, capable de la finesse de l’eau. Elle lui parle de leurs communes origines forestière et fluviale, de l’immensité des éléments, de la grandeur des utopies humaines et de la force qu’il faut pour les incarner.
Elle lui apprend le territoire et son influence profonde sur les générations d’humains qui y vivent et qui en sont pétris. Elle lui raconte sa propre histoire à travers ces images de femmes-fleurs, de femmes-racines, de femmes-colonnes, de femmes-pierres, de femmes-marées.
Enfin, par la répétition du geste et la multitude, elle lui enseigne que pour arriver au plein épanouissement, on peut être capable d’adaptabilité et de souplesse, de patience et de renouveau.